Le paganisme est une voie spirituelle laissant aux praticiens beaucoup de liberté dans sa manière de la pratiquer. S’il n’y a pas un ensemble de doctrines et une autorité pour régir la pratique, il n’en reste pas moins que nous y retrouvons un certain cadre (valeurs, pratiques…) servant de base à la plupart des païens.
Parmi ces pratiques de base, nous retrouvons la célébration de la roue de l’année, qui constitue le calendrier des célébrations païennes (nommés sabbats) de l’année. Les fêtes du calendrier se basent sur la rotation et la révolution de la Terre. Comme nous le savons, la terre tourne sur elle-même, dans un axe incliné ce qui fait que la surface de la Terre est illuminée par le soleil à certain moment pendant que le reste est plongé dans le noir, engendrant ainsi le jour et la nuit. Si la terre tourne sur elle-même, elle tourne également autour du soleil, dont elle met 365 jours pour faire un tour complet. Lors de cette course autour du soleil la quantité de lumière qui atteint la terre varie créant ainsi les saisons (l’axe d’inclinaison de la terre y joue aussi un rôle). Chaque début de saison est appelé solstice ou équinoxe selon le moment de l’année.
Néo-paganisme et roue de l’année
La roue de l’année compte huit sabbats dont quatre sont dédiés aux solstice et équinoxe. Ces derniers, sont des moments de l’année importants puisqu’ils marquent les changements de saisons et ils furent à l’origine de célébrations dans plusieurs cultures autour du monde. Les quatre autres fêtes de la roue sont de leur côté basées sur les quatre festivals des feux sacrés celtiques issus d’anciennes célébrations païennes.
La roue telle que représentée aujourd’hui avec ces huit sabbats fait partie du néo-paganisme et est donc de conception moderne. Les fêtes qui y sont célébrées sont anciennes, mais elles ne figuraient pas toutes dans le même calendrier des anciens païens. En effet, certains peuples fêtaient les solstices et équinoxes alors que d’autres célébraient les feux celtiques, etc. C’est en 1800 que l’on vu apparaître le concept de la roue et c’est dans les années 50, avec la popularisation de la Wicca, qu’il fut décidé de fusionner les fêtes solaires et les feux sacrés. Aujourd’hui ce calendrier est présenté sous forme d’un cercle divisé en 8 pointes rappelant une roue de charrette. Par sa forme elle nous rappelle la course du soleil autour de la terre, mais également les cycles de la nature qui s’enchaîne année après année alors que le temps passe.
Les sabbats de la roue de l’année
Les sabbats composant la roue de l’année ont lieu tous les mois et demi. Chaque trois mois il y a la célébration d’un solstice ou équinoxe, et entre ces célébrations nous retrouvons les festivals des feux sacrés.
La roue de l’année débute à Yule, le 21 décembre puisque c’est le jour de l’année marquant le dernier moment du déclin du soleil. Après cette journée, la plus courte de l’année, le soleil remontera dans le ciel amenant avec lui plus de luminosité et de chaleur. La roue se termine à Samhain, le 31 octobre.
Les 8 grandes célébrations de la roue de l’année
| Sabbats | Célébration |
| Yule (solstice d’hiver) autour du 21 décembre | Fête d’espoir et de réjouissance.
On célèbre le retour du soleil. On formule nos vœux et projets pour l’année à venir |
| Imbolc le 1er février | Moment de purification.
Célébration du soleil de plus en plus présent avec les journées qui allongent. Réflexion sur la façon dont nous concrétiserons nos projets formulés à Yule. |
| Ostara (équinoxe de printemps) autour du 21 mars | Célébration du retour de la terre à la vie après les froids l’hiver.
C’est le moment de commencer à passer aux actes dans nos projets. |
| Beltane le 1er mai | Célébration de la vie, et la force créative.
C’est le moment de pousser plus sur les actions en lien avec nos projets pour le faire grandir. |
| Litha (solstice d’été) autour du 21 juin | Le soleil est à son plus fort et c’est le moment parfait pour communier avec son énergie.
C’est le temps de faire vivre son projet et de le faire fructifier. |
| Lammas le 1er août | C’est le moment de remercier pour tout ce que nous avons, et d’être reconnaissant envers la terre nourricière.
C’est le temps récolter les fruits de notre projet et de savourer le plaisir qui en découle. |
| Mabon (équinoxe d’automne) autour 21 septembre | Alors que le soleil se retire peu à peu, nous en profitons pour terminer les dernières récoltes et pour commencer à faire les bilans.
C’est le moment de récolter ce qui rester de nos projets, et de penser à la fin qui approche. Toute bonne chose à une fin, et de nouveaux projets seront à venir. |
| Samhain le 31 octobre | C’est la fin de l’année des sorcières.
L’heure est au bilan. C’est le moment de remercier pour ce que l’on a eu, et pour tirer des leçons de ce projet et de l’année qui vient de se terminer. |
Pourquoi célébrer la roue de l’année
Célébrer la roue de l’année c’est célébrer la nature et ces cycles. Comme la nature est sacrée pour les païens et les Wiccans, ces fêtes sont un moment de se connecter à elle et à leur propre nature. Chaque fête marque un moment de l’année important qui nous ramène à notre lien sacré et vital avec la nature. C’est à travers les moments de la roue que nous pouvons faire pousser nos aliments et les récolter, que nous pouvons chasser ou non le gibier, que nous laissons des périodes à la terre pour qu’elle se repose avant de reprendre les plantations, etc. Pour les Wiccans la célébration de la roue c’est aussi la célébration de l’union de la déesse et du dieu. À travers chaque fête nous voyons les étapes de vie du dieu et de la déesse en lien avec la nature dont ils sont les parents, les créateurs avec la grande source. J’y reviendrai dans un futur article.
Célébrer la roue c’est aussi un moment pour célébrer nos propres saisons. Nous pouvons alors réaliser, à travers les cycles de la nature que nous avons-nous aussi notre propre roue intérieure semblable à celle exprimée dans notre environnement. Tout comme la nature nous passons par des moments où l’on se doit de semer, de récolter, mais où l’on se doit également de laisser mourir ce qui n’est plus.